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Voyage sur la Belle Bleue, cette Terre d'aventures !
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  • Voyager, c'est comme la vie : toute une aventure. Je partage ici avec vous, mes péripéties et témoigne de mes découvertes à travers le monde, qui change chaque jour un peu plus. Aimons, Préservons, Respectons notre petite Planète Bleue...
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16 avril 2018

Tiritiri Matangi Island

ou Comment entrer au paradis des oiseaux

[décembre 2017]

Vue depuis Tiritiri Matangi Island © Aurélia Puerta

Quoi de mieux pour s’immerger dans le décors faunistique et floristique néo-zélandais, suffisamment exotique pour nous autres européens, que de commencer par du volontariat pour la conservation de la nature, dont une amie en France m’avait parlé.

 

Ballottés par les vents :

Notre aventure néo-zélandaise, nous avons voulu, mon compagnon, qui m’a accompagné durant quasiment tout le mois de décembre, et moi, la commencer par une expérience insulaire d’insulaire. En effet, il faut savoir que la Nouvelle Zélande est composée de 2 grandes îles principales : North and South Island. Mais en y regardant de plus près, c’est tout un tas de toutes petites voire moyennes îles qui bordent ses côtes (quelques îles néo-zélandaises se trouvent même très éloignées de là). Notre deuxième étape, après Auckland, c’est donc sur Tiritiri Matangi Island que nous l’avons faite, soit 220 hectares de nature avec un relief collinéen.

 

Petit Paradis © Aurélia Puerta

 

Cette petite île tire son nom de la langue maori : Tiritiri Matangi qui signifie ballotté par les vents. C’est aujourd’hui un merveilleux sanctuaire de vie sauvage, notamment pour l’avifaune, avec parmi les plus importants projets de conservation de Nouvelle Zélande. Pour atteindre cette île, rien de plus simple, on s’y rend en ferry, ou bien si l’on a son propre bateau, l’accostage libre est également autorisé. Elle se situe approximativement à 30km au nord-est d’Auckland. En plus, petit détail intéressant, le ferry peut être l’occasion d’observer des mammifères marins comme les dauphins et autres oiseaux maritimes (fou, albatros, sternes...), ou bien d’avoir la nausée, au choix.

 

De l’anthropisation à la régénération :

Si cette île est aujourd’hui un sanctuaire, elle ne l’a pas toujours été. En effet,si on remonte dans le temps de quelques 120 ans, l’agriculture a presque eu raison du bush (forêt), à raison de 94 %. Autrement dit, l’île s’est trouvée pelée de trop d’activités humaines. Quasi aucun arbre ne subsistait en ces temps-là, si ce n’est quelques zone relictuelles. Les photos d’époque, que je ne peux vous montrer ici, sont frappantes. Ça me fait beaucoup penser, à pas mal de zones montagneuses de chez nous en France, comme les Pyrénées orientales ou l’Aude, il y a un demi siècle, par exemple. Mais heureusement, à partir de 1984, des volontaires, soucieux de la nature, ont eu la bonne idée de lancer des campagnes de plantations d’arbres (entre 250000 et 300000) afin de régénérer le bush natal. Plusieurs espèces animales qui avaient totalement disparu de ce petit morceau de terre, ont également été réintroduites.

 

La forêt a reconquis son ancien territoire © Aurélia Puerta

 

Aujourd’hui, l’île est notamment gérée, si l’on puis dire, par le DOC (Department of Conservation, équivalent de notre Ministère de la Transition écologique), ainsi que par l’association Les Supporters de Tiritiri Matangi. Des projets de suivis y sont menés et les amoureux de la nature peuvent venir y passer entre une et plusieurs journées.

Pukeko © Aurélia Puerta

Forêt la plus ancienne de l'île © Aurélia Puerta

Plages naturelles © Aurélia Puerta

 

 

Volontaire pour la nature :

Notre engagement sur Tiritiri Matangi Island a duré une semaine, durant laquelle nous avons aidé les rangers dans leurs missions quotidiennes.

A peine deux semaines avant notre arrivée, un visiteur aurait aperçu un rongeur sur l’île. Je dis bien « aurait », car cette information « catastrophique » selon le DOC, restait à confirmer ou infirmer. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés à participer à la recherche du fameux rongeur. Tout un protocole au programme : les chemins de l’île ont été échelonnés de points de suivi et il y a également plusieurs carrés, découpés à leur tour en points à vérifier. Sur chaque point, un appât à encre. Ces appâts sont des sortes de tunnels en cartons avec de l’encre à l’intérieur au milieu duquel on dépose un peu de beurre de cacahuète. Ainsi plusieurs fois par semaine, chaque tunnel est inspecté. Nous notons si des animaux y sont passés laissant des empreintes grâce à l’encre, quelle espèce, si l’appât a été consommé, etc. Si tant est qu’un rongeur se soit vraiment retrouvé sur l’île, pas vraiment convaincue qu’ils le trouvent. Avec Julien, nous avons accepté de participer au protocole, car intéressant, mais entre nous, avec la conviction d’organiser l’extradition secrète du rongeur si l’on arrivait à le trouver. Parmi les espèces passées dans les tunnels : le Weta (Hemideina spp), le Tuatara (Sphenodon punctatus)mais pas de rongeur.

 

carte carré suivi © Aurélia Puerta

fiche protocole © Aurélia Puerta

 

 

En Nouvelle Zélande, les autorités et régions appliquent une politique de contrôle de la nature assez extrême. Certaines zones, comme les îles, sont déclarées « zones free pest » (zones sans pestes, entendez là sans espèces invasives) ou encore « zones free predators » (zones sans prédateurs). Si j’entends très bien cette vigilance à l’égard d’un milieu clôt telle qu’une île, certaines pratiques pour atteindre ces objectifs sont malheureusement à déplorer. Mais ça, j’en reparlerai dans un futur article.

De nombreux tracks (chemins) serpentent l’île, permettant de découvrir ses différents écosystèmes : le bush (la forêt), des milieux ouverts type prairies sèches, la lande côtière, la plage, etc. Du coup, toutes nos journées commençaient par une vérification de tous les abreuvoirs. Disséminés un peu partout, ces sources d’eau sont essentielles pour nos amis à plumes qui viennent s’y baigner et y boire. C’est simplement génial de débuter une journée au milieu de tant de chants et de vols. Pas une journée ne passait sans que l’on ait droit à un concert musical O combien dépaysant et exotique pour nous européens. Ces points d’eau sont également un gage pour les visiteurs de faire de belles observations. Nous étions au paradis des oiseaux.

 

Abreuvoir © Aurélia Puerta

Bellbird et Moussou à l'Abreuvoir © Aurélia Puerta

 

 

Un paradis pour oiseaux :

Je n’ai pas pris le temps de compter le nombre d’espèces observées et découvertes par la même occasion durant notre court séjour, mais la liste est longue. Voici une liste non exhaustive de ce que nous avons eu le plaisir d’observer et d’entendre :

  • parmi les 12 espèces endémiques présentes sur l’île : le Takahe (Porphyrio hochstetteri), le Bellbird (Anthornis melanura), le Fantail (Rhipidura fuliginosa), le Red-crowned Parakeet (Cyanoramphus novaezelandiae), le White head (Mohoua albicilla), le North Island Robin (Petroica longipes), le Hihi (Notiomystis cincta), North Island Saddleback (Philesturnus rufusater), North Island Kokako (Callaeas wilsoni), le Rifleman (Acanthisitta chloris), le Tui (Prosthemadera novaeseelandiae), le New Zealand Pigeon (Hemiphaga novaeseelandiae ), le Paradise Shelduck (Tadorna variegata), etc.

 

Le Hihi ou Stichbird © Aurélia Puerta

Bellbird © Aurélia Puerta

Tui © Aurélia Puerta

Whitehead © Aurélia Puerta

 

  • des espèces natives de NZ : Kingfisher (Todiramphus sanctus), Morepork (Ninox novaeseelandiae), Pipit (Anthus novaeseelandiae), Pukeko (Porphyrio melanotus), Australasian Harrier (Circus approximans), etc.
  • des espèces allochtones : la Caille marron, le Merle, le Pinson des arbres, le Chardonneret élégant, le Verdier, le Milan noir, etc.
  • des espèces côtières et marines : plusieurs espèces de Shag (cormoran), Oystercatcher variable (Haematopus unicolor), le Little Blue Pinguin (Eudyptula minor), etc.

Oystercatcher © Aurélia Puerta

 

 

Anecdotes au bord des chemins :

Petite anecdote d’une observation tant attendue, que nous avons eu la chance de faire le dernier soir sur l’île. Suivant les conseils d’un jeune chercheur français venu étudier le Hihi, nous revenions de la plage après le coucher du soleil, où nous espérions voir les fameux petits Manchots bleus sortir de l’eau pour rejoindre leur nid, en vain. Alors que nous quittions l’écosystème côtier pour entrer dans la forêt, j’essayais d’allumer ma frontale un tantinet capricieuse à ce moment-là. Il faut savoir que sur l’île, nous étions autorisés à faire des affûts ou à se balader de nuit à la seule condition d’utiliser la lumière rouge pour ne pas déranger la faune. Quelques craquements dans le sous-bois et manque de chance, ou chance pour nous, ma lampe a fini par s’allumer en mode normal (blanc), et là juste devant nous, à seulement quatre mètres, notre premier Kiwi (Little Spotted Kiwi), en quête de nourriture. Pas dérangé pour un clou par ma lampe, il a continué ses petites affaires et a fini par disparaître dans le bush. Il faut savoir que l’animal (nocturne) est fort bruyant, que ça soit pour chercher à manger ou parce qu’il adore pousser des cris qui portent assez loin dans la nuit. Endémique de Nouvelle Zélande, le pays compte 5 espèces différentes. Le Little Spotted Kiwi est le plus petit du genre, et pourtant il n’est pas si petit que ça.

Sur les chemins de l'île © Aurélia Puerta

 

Manchot es-tu là ?

C’est également de nuit que nous avons observé nos premiers Manchots bleus, non pas à la plage mais bel et bien dans la forêt ou encore sur les chemins. Sa position, sa démarche très caractéristique, la tête en avant, et sa petite taille, même dans la pénombre, font que vous ne pouvez pas vous tromper. En journée, ces oiseaux passent leur temps à pêcher en mer. Entre chien et loup, ils ressortent de l’eau pour rejoindre leur nid sur la terre ferme.

Un soir, nous étions assis au croisement de deux chemins avec comme décors les étoiles et comme fond sonore, les bruits de la nuit. Nous espérions voir du Kiwi. Nous venions de remonter de la plage où nous avions vu désabusés, des visiteurs organisés tel un commando, à l’aide de talkies-walkies, prêts à tomber sur les pauvres Manchots Bleus qui auraient le malheur de sortir à ce moment-là de l’eau. Du bruit dans les buissons, un étrange grognement, nous venions de comprendre qu’un animal se cachait à quelques mètres de nous. Ce n’est pas au kiwi que nous avons alors pensé… quelque minutes après, c’est un manchot bleu que je surprends passer deux mètres derrière moi très discrètement. J’aperçois alors des lumières mobiles remontant le chemin de la plage dans notre direction. Le commando arrive. Tous aux abris ! J’encourage le petit Manchot à pendre la poudre d’escampette. Ni une ni deux, celui-ci est parti en courant dans la direction opposée. Le temps que le groupe de cinq-six personnes nous atteigne, notre ami avait eu le temps de se cacher dans les bois. Ouf ! Le Manchot bleu a beau avoir des pattes très courtes, il court étonnamment très vite.

 

Paradis d'eau et de terres © Aurélia Puerta

 

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